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Ce que vous devez savoir sur le mythe des apprenants à cerveau droit ou gauche

Ce que vous devez savoir sur le mythe des apprenants à cerveau droit ou gauche

Avez-vous déjà entendu quelqu’un dire qu’il est « cerveau droit » ou « cerveau gauche » ? Il est communément admis que certaines personnes utilisent davantage le côté droit de leur cerveau, tandis que d’autres utilisent davantage le côté gauche de leur cerveau. Les personnes au cerveau droit sont censées être plus artistiques, créatives, réfléchies et subjectives, tandis que les personnes au cerveau gauche sont plus scientifiques, analytiques, logiques et objectives. 

Cela semble assez simple, non ? Mais il y a un problème avec cette idée de « cerveau droit et gauche » : elle n’est étayée par aucune preuve scientifique. C’est un mythe. Et pourtant, ce mythe persiste non seulement dans la culture populaire, mais également dans le milieu universitaire et dans la formation professionnelle actuelle, imprégnant nos perceptions sur la façon dont les gens apprennent et évoluent.

Alors, que devez-vous savoir sur ce mythe des apprenants à cerveau gauche ou droit ? Examinons de plus près les bases, en commençant par son histoire, puis des astuces et des ressources pour gérer ceux qui y croient encore.

Une brève histoire du mythe du cerveau gauche / cerveau droit

Nous ne savons ni où ni quand le mythe du cerveau gauche / cerveau droit est né. Mais il n’est pas exagéré de voir un lien entre ce mythe et toutes les idées reçues sur le fait d’être gaucher ou droitier et les effets de cette latéralisation sur la santé, l’espérance de vie et la personnalité.

L’interprétation moderne du mythe du cerveau gauche ou droit semble être devenue courante dans les années 1960, probablement en raison de recherches médicales sur des patients épileptiques. Suite à ces études, des scientifiques ont formulé la théorie infondée de la domination du cerveau gauche ou du cerveau droit, théorie selon laquelle un hémisphère cérébral est généralement plus développé que l’autre. 

Au XXIe siècle, l’analyse scientifique utilisant des équipements d’imagerie cérébrale de plus en plus sophistiqués n’a fourni aucune preuve validant cette théorie de la domination du cerveau gauche ou du cerveau droit. En fait, une étude menée en 2013 par des neuroscientifiques de l’Université de l’Utah a conclu qu’il n’y avait aucune preuve d’individus ayant l’hémisphère droit ou gauche du cerveau plus fort ou plus faible. Et bien que certaines fonctions soient associées aux hémisphères gauche et droit, les gens n’utilisent pas un côté de leur cerveau plus que l’autre. Les données scientifiques disponibles montrent que nous utilisons l’ensemble de notre cerveau pour former de nouvelles connexions et développer de nouvelles compétences tout au long de notre vie.

Comment ce mythe nuit-il aux apprenants ?

Comme la plupart des mythes, l’idée de qualifier les apprenants de cerveau gauche ou de cerveau droit semble assez inoffensive en apparence. Après tout, certaines personnes semblent mieux adaptées aux tâches analytiques comme le codage ou la recherche scientifique, tandis que d’autres excellent dans la création ou les tâches artistiques. N’est-il pas utile de connaître ses forces et faiblesses ?

Oui, il est utile d’offrir aux gens un espace de réflexion sur eux-mêmes et la possibilité de faire leur auto-examen. Mais le problème est que cela laisse la place à une approche trop simpliste de l’apprentissage qui est à la fois non prouvée et trop biaisée pour être d’une aide significative. De plus, cela peut encourager les gens à intérioriser des préjugés à leur sujet, ce qui peut saper leur confiance et limiter leur potentiel.

Comment puis-je combattre le mythe du cerveau gauche / cerveau droit dans mon entreprise ?

En fin de compte, la meilleure façon de contrer tout mythe est d’aiguiller la conversation vers la réalité et la science. Au lieu de parler de la manière dont les personnalités ou styles de leadership et de communication influencent l’apprentissage et le développement, parlez des types de comportements que les gens doivent développer pour réussir. À partir de là, vous pouvez explorer des méthodes fondées sur des preuves étayées pour favoriser ces comportements sur le lieu de travail par exemple, en proposant une formation, en créant des communautés de pratique ou en créant des opportunités de mentorat ou de coaching. 

En bref, au lieu de se concentrer sur la façon dont les gens perçoivent leurs propres performances, offrez à vos apprenants un soutien et des outils pour les aider à réfléchir de manière critique et à adapter leurs performances, quelles que soient leurs forces ou leurs faiblesses.

Plus de ressources

Le mythe des apprenants de cerveau gauche ou de cerveau droit est répandu, mais heureusement, les faits prouvent le contraire ! Voici quelques ressources que j’ai consultées pour écrire cet article. Je suis sûre que vous les trouverez utiles pour démonter ce mythe, et d’autres, auprès de vos collègues.

Et si vous êtes curieux de connaître d’autres mythes sur la formation, consultez cet article. Quels autres mythes sur l’apprentissage aimeriez-vous que j’examine pour vous ? Comment combattez-vous personnellement tous ces mythes dans votre entreprise ? Partagez vos histoires, vos conseils et vos questions avec moi dans les commentaires ci-dessous.

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Community Manager International chez Articulate et experte e-learning passionnée possédant des années d’expérience dans la création de modules e-learning efficaces.

7 commentaires

  1. Dominique ll y a 4 ans

    Je suis neurophysiologiste de formation, chercheur en sciences humaines sur le domaine de la relation avec son travail et ancien professeur en Université en France et Amérique de nord. Cela fait maintenant 30 années que je me bat contre cette incongruité. Nous avons même eu des universitaires qui y ont adhéré. Sans doute pour faire plus scientifique ! Et les idées simples se vendent bien. Mais le pire fut de voir des neurologues défendre cette idée en multipliant les conférences. Les avancées technologiques ont du bon. Elles nous permettent aujourd’hui de confirmer que ce sont bien les connexions qui nous permettent de nous adapter en permanence aux nouvelles situations.

    • Auteur
      Allison LaMotte ll y a 4 ans

      Quel dommage que même des neurologues défendent ce mythe. Ça contribue sans doute à sa propagation et donne une impression de légitimité.

    • Michel ll y a 2 ans

      La toute première de ces connections est celle de l’acteur avec son environnement (duquel peuvent faire partie d’autres acteurs). Ce couplage est asymétrique dans le sens où c’est l’acteur qui spécifie ce qui est significatif dans son environement. Cette approche (l’énaction – voir les traveaux de Varela en sciences cognitives) remet en cause la dualité corps et esprit et la vision computationnelle de la cognition. Les travaux de Lucy Suchmann (qui datent de 1987) parlent de cognition distribuée… alors limiter la cognition au cervea ou de parler encore de cerveau gauche et cerveau droite est une ineptie absolue (et ce sous tous les angles d’approche).

      • L’équipe Articulate ll y a 2 ans

        Merci pour ce partage Michel !

  2. Eric ll y a 4 ans

    Remarquez quand des formateurs PROFESSIONNELS parlent de pédagogie pour de la formation pour adultes, on peut s’attendre à tout !

  3. Michel ll y a 4 ans

    Merci pour cet article qui va plus loin que les idees recues…

    J’ai decouvert ce site sur les sciences cognitives et l’apprentissage:
    https://sciences-cognitives.fr/le-parcours-formation/memorisation/
    . Il me semble que certains elements presentes dans la memorisation sont une source de reflexion pour faitre des modules de formation (e.g. l’empans mnesique — Ah! qu’est ce qu’ils font serieux ces mots!) ou pour concevoir des tests (e.g. la consolidation a rythme expanse — C’est beau!).
    Mis a part les termes surprenants pour les concepts, il y a aussi des propositions pratiques de l’utilisation possible des decourtes des sciences cognitives dans la mise en oeuvre de l’apprentissage.
    Bonne lecture.

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